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Lucien Goldmann |
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Lucien Goldmann (né en 1913 à Bucarest, en Roumanie, mort en 1970 à Paris) était un philosophe et sociologue français d'origine judéo-roumaine. Il a été directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1959-1970) et un théoricien marxiste influent. |
Sociologue de la création littéraire, il passe à l’université de Vienne, où il suit les cours de Max Adler. Réfugié en Suisse en 1942, il y devient l'assistant de Jean Piaget et participe à ses recherches d'épistémologie génétique. De retour - en 1945 - à Paris, il entre au C.N.R.S. Après avoir exercé une influence considérable à Paris, il meurt en 1970. Cioran l'a toujours considéré comme son pire ennemi et le plus ardent des calomniateurs. Georg Lukács était pour lui un maître. Sa vie est partiellement racontée et romancée dans le roman de Julia Kristeva, Les Samouraïs (1990), sous le pseudonyme de Fabien Edelman. L'auteure l'a connu personnellement lorsqu'elle a émigré en France. |
Alors que de nombreux parisiens de gauche soutenaient le scientisme marxiste dans les années 1950-60, Lucien Goldmann pensait que le marxisme était alors en crise sévère et devait se renouveler pour survivre. Il ne pensait pas que le futur de l'humanité découlait des lois inexorables de l'histoire, mais les voyait plutôt comme Pascal qui considérait l'existence de Dieu comme un pari. Goldmann a écrit dans Le Dieu caché que « la révolution, c'est l’engagement des individus dans une action qui comporte le risque, le danger d’échec, l’espoir de réussite, mais dans laquelle on joue sa vie ».
Goldmann apporte une analyse de l'œuvre littéraire située à la jonction du structuralisme et de l'analyse marxiste, tout en les dépassant.
Goldmann confirme la thèse du matérialisme historique : « [...] la littérature et la philosophie sont, sur des plans différents, des expressions d'une vision du monde, et [...] les visions du monde ne sont pas des faits individuels mais des faits sociaux ».
Roland Barthes qualifie l'analyse de Lucien Goldmann dans ses Essais critiques comme étant « la critique la plus féconde [...] que l'on puisse imaginer à partir de l'histoire sociale et politique ». |
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