Commentaire

ENTRE LES MURS / LAURENT CANTET / FRANCE

NOTE : 8/10
DIFFICULTE : 2/5
GENRE : sociologique, politique
RIRE : 1/5
Q : /
AR : les collégiens ( biens )
BR : /
LIEU : collège du 20ème arrondissement de Paris
EPOQUE : contemporaine du film
( d' après le livre éponyme de François Bégaudeau )


Le théatre des rapports professeur-élèves dans la classe de français de 4ème d' un quartier Parisien populaire.

La salle de classe, lieu du domptage républicain, lieu privilégié  du processus civilisateur républicain, lieu du devenir citoyen.

La salle de classe, espace où l' on travaille à sublimer l' indivdu, à cultiver le meilleur de lui, à atténuer le pire de lui :
avant tout par un travail sur la langue ( une langue qui est la capacité d' expression de l' homme, sa capacité à s' affirmer ) : il s' agit de sublimer la langue de l' élève, c' est à dire l' émanciper de son sabir, langue de l' irréfléchi, langue de l' emportement, des comportements emportés par des automatismes verbaux qui sussitent les emportements ; langue de l' entre-soi ( du quartier actuellement, comme auparavant les patois ) et donc langue fermée à autrui, excluante.
Une émancipation du sabir réalisée par un travail de maitrise du français correct ( octroyer le vocabulaire et la grammaire ), langue du réfléchi ( langue de la citoyenneté ) ; un travail de réexpression de ce que l' élève veut dire mais dans des niveaux de language plus élevés, dans un souci plus scrupuleux du sens exact des mots. Un travail développant la maitrise de la pensée ( un travail permettant à l' élève de développer des pensées plus personnelles en l' émancipant  des automatismes verbaux ( qui sont autant d' automatismes de pensée ) de son sabir ), un travail lui permettant de s' incarner dans une langue et de s' exprimer partout dans la cité grâce à la maîtrise de la langue commune.
Bref la capacité à remettre en cause ses automatismes de pensée, à maitriser ses penseés et à les exprimer publiquement, à sortir de son entre-soi et à entendre l' autre ( par l' aquisition d' une langue commune à tous ), ce qui constitue les fondements de la citoyenneté républicaine.

Et concomitamment à ce travail sur la langue, la salle de classe développe les modalités élémentaires du vivre en commun :
Une salle de classe qui est le lieu de rencontre d' individus aux différentes origines, héritiers de différentes cultures ( de leurs parents ), véhiculant des systèmes de valeurs particuliers, des types de décence particuliers.
Dès lors, en instituant des règles de vie commune ( dominées par la notion de respect d' autrui et l' incitation à développer le meilleur de soi-même ), la salle de classe devient le territoire d' un passage du particularisme ( culturel ) à l' universel légitimant l' individu dans la communauté, le présentant à ses semblables.
Un travail contradictoire, qui impose des limites autant qu' il encourage la liberté, la liberté d' expression, et qui peut échouer ( symbolisé dans le film par le retour hypothétique au bled, l' echec de l' individu à acquérir les règles de l' universel le renvoyant à ses particularismes culturels ), ce qui nécessite de sanctionner, que ce soit le non-respect de l' autorité de l' institution ou le non-respect de ses semblables ; un travail hésitant, inconfortable, incertain, parce qu' il met en jeu le destin d' un homme, et le destin de la collectivité.

Ainsi, ce qui se joue dans la salle de classe est la recherche d' un territoire commun, où chacun peut s' entendre, délimitant une liberté commune et un respect commun, où acceuillir l' ensemble des membres de la collectivité dans un travail collectif où sera donner à chacun les moyens de transcender son être.
Ce qui fait de la salle de classe le symbole de la république, son creuset : au sein d' une collectivité intégrant chacun égalitairement, la remise en cause de l' ignorance, son dépassement sous l' influence sublimante du savoir, dans un lieu affirmant, réaffirmant et renégociant sans cesse les règles d' une liberté commune.


( petit bémol : l' aveu, probablement invonlontaire, de l' effondrement du niveau scolaire.
Moi qui dois avoir 17 ou 18 ans de plus qu' eux ; d' après mes souvenirs, et alors que je viens d' une cité ouvrière, leur niveau de français en 4ème correspond au niveau que ma génération avait en cm1, cm2 pour les plus nuls. )



THEMES MAJEURS : professeur de français ( collège ), citoyenneté, citoyen, salle de classe, république, collégien, rapports prof - élèves, expression publique, langue française, émancipation, enseignement, penser par soi-même, universel, règles de vie commune, creuset, égalité, baisse du niveau scolaire, dépassement de l' ignorance
 
THEMES MINEURS : chahut, embrouille, travail scolaire, affirmation de soi, jeune Français issu de pays étranger, conseil de discipline, prof de collège, jeune de quartiier, sabir, language de banlieue, emportements, automatismes verbaux, travail de maitrise de la langue, vocabulaire, grammaire, particularismes culturels, respect d' autrui, liberté, liberté d' expression, sanction, melting - pot, respect de l' autorité, démocratie


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